Vacarme en réunion
Iceberg Submersif – Dissidences Cannibales
Récit d’une manifestation dont la police ne voulait pas
Récit de la manifestation de Lyon du 6 novembre, contre les violences policières. Tiré de Rebellyon.info

Ca fait deux fois que les forces de l’ordre refusent aux gens d’exprimer leur colère. Déjà mercredi dernier, la place des Terreaux était bouclée.

Cette fois, c’est la place du Pont de la Guillotière. Il y a un sacré dispositif. Tous les axes sont bloqués ou prêts à l’être au cas où les gens voudraient bouger en ville, gueuler leur ras-le-bol de la police.

Tout y est : baqueux, grilles anti-émeutes, CRS. La place et le carrefour de la Guillotière sont bloqués créant un bordel dans la circulation automobile qu’une petite manifestation n’aurait sans doute pas créé.

Les gens essaient de sortir en cortège. ça chante, ça crie. Des pétards claquent, des œufs de peinture sont lancés sur des policiers. Rien n’y fait. On ne peut pas partir, toutes les rues sont barrées par des rangées de policiers casqués. Alors un autre rendez-vous se met à circuler de bouche à oreille. Y’a pas moyen que ça en reste là.

Et ça marche. Un peu. Pas mal même. Presque 100 personnes se retrouvent plus tard. ça flotte un peu. On se compte. Quelqu’un gueule : « on part en manif ? » On est déjà un peu grisés d’avoir réussi à se retrouver. Alors partir en manif, tout le monde est partant. Une bagnole de baqueux passe par là et détalle dès qu’elle nous aperçoit. On bouge. Y’a plus de banderole, plus rien pour se protéger. Tant pis. On y va. On prend la rue. ça chante pour se donner du courage. Au mégaphone, ça gueule – un peu tout et n’importe quoi : « on nique les flics, on nique les bobos », « dédicasse à ma mère [1]« . On est là, tous ensemble. Déterminés et joyeux.

Très vite, on sent que les flics sont vexés et qu’ils vont tout faire pour nous bloquer. Alors on se met à courir.

On essaie de les prendre de vitesse. Être aux carrefours avant eux. Prendre les rues à contre-sens. Poser des poubelles en travers de leur chemin. Un énorme chiotte de chantier est balancé sur la route, une marée de pisse et de merde attend les flics à leur passage. Le tout est désordonné et bordélique mais c’est ça qui est chouette. Les gens ne veulent pas rentrer chez eux. On a été plus malin que les flics et on a montré qu’on pouvait passer outre leur dispositif. Tout est speed, y’a pas le temps de taguer, juste des « Ni … » ou des « Nique la… ».

Ce soir-là, les flics sont nombreux et mobiles. Ils courent derrière nous.

La manif n’aura donc duré que quelques minutes. C’est toujours ça de pris.

Ca se disperse chaotiquement. Un petit groupe s’engage dans une rue latérale. Ils se retrouvent bloqués. La plupart sont arrêtés. 18 arrestations en tout.

Faut pas en rester là.

Soutien aux arrêtés,

« Flic, regarde vers nous
La révolte est toujours debout,
Tes flash-balls, tes gaz et tes coups
N’auront pas raison de nous »

(Chant entendu place du Pont).

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