Un peu écrasés par la situation, pris en étaux entre la dictature du chagrin, les prophéties du sécuritaire, et la bonne foi insignifiante et inconséquente de la « liberté d’expression » ; nous sommes partis à Grigny chercher des alliés, ou du moins, une plus grande intelligibilité.
Alors que Libé titrait « La fabrique d’un terroriste » son reportage sur la Grande Borne -le quartier de Grigny dont est originaire Amedy Coulibaly ; les grignois nous expliquaient justement le double piège que cette idée contenait. Penser sociologiquement la grande Borne, pour lui administrer les solutions adéquates : plus de flics, plus de républicanisme, plus d’éducation…
Les grignois ne sont ni des coupables, ni des victimes. Pas plus qu’ils ne sont ou pas charlie. Quelques uns cherchent à présent un autre espace d’existence dans cette sombre mascarade, qui ne les conduiraient pas à s’abaisser du côté de la République, de ses flics, et de son consensus raciste et humiliant.
Pour le télécharger : Voyage à Grigny