Vacarme en réunion
Iceberg Submersif – Dissidences Cannibales
Babeuf et les communaux

Les communaux sont les forêts, terres et, plus généralement, l’ensemble des biens fonciers, offerts au libre usage des habitants d’une localité (bois, ajonc et genêt, vaine pâture,…). Les communaux n’étaient pas régis par le droit étatique, mais un droit coutumier, largement lié aux traditions orales, ce que Marx appelle le « droit coutumier des pauvres » parce qu’ils consistent en ces règles que les pauvres ont réussi a imposé ou a conserver vis-à-vis de leurs seigneurs.

La révolution supprime une grande partie des communaux, correspondant à leur vision libérale de la propriété et permettant à la bourgeoisie de s’approprier les terres et forêts.

Question qui a travaillé et continuera de travailler les rapports entre les hommes, quant à l’espace où ils vivent :

Babeuf, guillottiné en 1797 pour avoir fomenter une conspiration clandestine contre la république visant à poursuivre l’achèvement de la Révolution en collectivisant les terres et les richesses, et en mettant fin à la Terreur :

« Législateurs et gouvernants qui n’avez pas plus de génie que de bonne foi, propriétaires riches et sans entrailles, en vain essayez-vous de neutraliser notre sainte entreprise en disant : Ils ne font que reproduire cette loi agraire demandée plus d’une fois déjà avant eux.

Calomniateurs, taisez-vous à votre tour, et, dans le silence de la confusion, écoutez nos prétentions dictées par la nature et basées sur la justice.

La loi agraire ou le partage des campagnes fut le vœu instantané de quelques soldats sans principes, de quelques peuplades mues par leur instinct plutôt que par la raison. Nous tendons à quelque chose de plus sublime et de plus équitable, le bien commun ou la communauté des biens ! Plus de propriété individuelle des terres, la terre n’est à personne. Nous réclamons, nous voulons la jouissance communale des fruits de la terre : les fruits sont à tout le monde » (Manifeste des conjurés)

Lui-même s’appelant Camille prend le pseudonyme de Gracchus en référence aux frères Gracques qui sous la République Romaine tentent de redistribuer une partie des terres aux plus pauvres, de créer une colonie à Carthage où ils font sécession suite au refus du Sénat de leur réforme et inquiet de leur influence. Ils seront assassinés, à dix ans d’intervalle, le second suite à la promulgation d’un senatus consultus ultimum (homo sacer…)

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