Pour suivre les rendez-vous et l’organisation à Dijon : Soulèvement contre la loi travail
COMMUNIQUÉ DU 24 MARS
AMPHI MATHIEZ
Le 24 mars, pour le troisième jeudi consécutif, nous étions près de 800 à nous retrouver dans les rues de Dijon, pour exprimer notre colère née du projet de réforme du code du travail. Déjà dès 7h, des lycéen-ne-s s’étaient réunis pour bloquer les portes des établissements Le Castel et Montchapet. Une joyeuse foule a ensuite parcouru Dijon de lycées en lycées pour grossir ses rangs. À 14h, les lycéen-ne-s ont rejoint étudiant-e-s, travailleur-se-s, chômeur-se-s, badauds, ainsi que quelques syndicats (UNEF, FO, Solidaires) place de la Libération pour manifester dans la ville. Le parcours, sensiblement le même que celui des deux dernières manifestations, avait été élaboré collectivement au sein des assemblées tenues chaque soir dans l’amphithéâtre Mathiez, occupé par le mouvement de lutte depuis le 9 mars.
Peu avant d’arriver sur la place des Halles, nous fûmes empêchés physiquement par la police d’accéder à la rue de Soissons, et nous avons alors rejoint la place Darcy par un autre chemin. La manifestation s’y arrêta quelques temps sous la porte Guillaume, face à un important dispositif policier bloquant l’accès à la rue de la Liberté. Depuis quelques années les commerçants du centre-ville font en effet pression sur la municipalité pour qu’absolument rien ne viennent perturber le tourisme de cette rue. Des syndicats réformistes, négociant la loi travail avec le gouvernement, y ont pourtant manifesté le 10 mars. Une partie des manifestants tenta donc de l’emprunter, mais se retrouvèrent une nouvelle fois face aux matraques et aux gaz lacrymogènes. À partir de là, la tension monta entre policiers et manifestant-e-s, choqué-e-s par ces violences mais déterminé-e-s à continuer de marcher dans la ville. Le cortège prît alors la direction de la gare avant d’être une fois encore stoppés par la police.
A trois reprises durant la journée, la police a tabassé et gazé des centaines de personnes pour préserver le calme touristique du centre-ville. Matraques, gaz, mais aussi coups de poing se sont abattus arbitrairement avec un zèle particulier, notamment de la part du commissaire qui a explosé son talkie sur le crâne de l’un d’entre nous. Un autre manifestant fît quant à lui un malaise après avoir reçu des gaz à bout portant.
Cette répression est à l’image de ce qui s’est passé partout en France durant cette journée de mobilisation, comme à Paris où des CRS se sont acharnés sur un lycéen. Elle montre que le gouvernement tente d’étouffer brutalement le mouvement qui s’élève. Mais notre détermination aujourd’hui n’en fût pas pour autant attaquée et conduisit la manifestation à prendre finalement le chemin des facultés dans une ambiance motivée pour finir par occuper la maison de l’université afin notamment d’exiger le retrait du MEDEF et du CGPME du conseil d’administration de la université.
D’ici la grande mobilisation nationale du 31 mars – à 14h place de la Libération à Dijon, rejoignez-nous demain 25 mars, sur la place Darcy à 20h pour un concert contre les violences policières.
La démolition du code du travail n’aura pas lieu : nous sommes décidé-e-s à l’empêcher, et ce n’est que le début !